PAROLE MUSELÉE - PAROLE LIBÉRÉE

Georges BENSOUSSAN et Cyril ASLANOV, deux conférenciers de renom réunis pour la première fois afin de vous livrer leur regard et dire leur expérience sur un sujet brûlant d’actualité.

PAROLE MUSELÉE - PAROLE LIBÉRÉE

Georges BENSOUSSAN : « Les faits ne pénètrent pas dans l’univers de nos croyances » notait Marcel Proust dans La Recherche. C’est parfois à cela que sert le langage, à tordre le réel pour le faire coïncider avec notre vision du monde. A fortiori lorsque celle-ci a accompagné une vie entière. Le déni du réel semble ainsi la passion la mieux partagée quand la réalité contrevient à nos schémas de pensée. En octobre 2015, après avoir évoqué dans une émission de radio l’existence en France d’un puissant antisémitisme arabo-musulman, u n constat banal connu de tous et tu de tous, une puissante offensive est déclenchée qui, en  quelques semaines, cherche à me tuer socialementjusqu’à exiger mon licenciement du Mémorial de la Shoah, puis à m’intenter un procès ouvert qui dure près de trois ans jusqu’à la cassation fin 2019.

C’est moins mon cas personnel qui importe que ce qu’il dit de la société française et de sa propension à nier le réel. Un déni qui formate les esprits et prépare leur asservissement. Un déni qui fracture les consciences, ouvre une brèche entre ce que l’on voit et ce que l’on dit, jusqu’au jour où l’on finit par « ne plus voir ce que l’on voit » ( Péguy, Notre Jeunesse, 1910)

Cyril ASLANOV: La tyrannie du politiquement correct et du wokisme n’est pas née de la dernière pluie. On la voit en germe dans le fonctionnement même du système politico-social états-unien. Dans De la démocratie en Amérique publié en 1835-1840, Alexis de Tocqueville mettait déjà en garde contre l’effet niveleur de l’égalité absolue qui peut générer des effets pervers tels que le "despotisme mou", la tyrannie de la majorité, l'hypertrophie administrative et la frénésie procédurière. Poussées à leur extrême, ces tendances bien ancrées dans le passé de la nation américaine ont abouti à une forme extrême de muselage de la parole, de censure et d'autocensure qu'on voit à l'œuvre dans la cancel culture. L’Europe et Israël ne sont pas complétement épargnés par ces dérives même si la complexité traditionnelle de l’Ancien monde modère en partie ces excès et permet au moins le débat public.

En complément de cette généalogie du muselage de la parole dans nos sociétés post-modernes, il faudrait montrer comment les sciences du langage et notamment la linguistique pragmatique peuvent fournir des éléments de réflexion sur ces entraves contemporaines à la liberté de parole. Si l’on prend soin de distinguer les énoncés locutoires qui sont purement informatifs et n’engagent à rien des énoncés illocutoires (énoncés qui conditionnent une réalité future) et perlocutoires (paroles qui créent une transformation dans la réalité présente), on peut frayer une brèche dans la muraille oppressive que l’idéologie wokiste a entrepris de construire pour juguler la liberté de l’esprit et le pluralisme démocratique. 

🌼Réservation & règlement obligatoires

👉nombre de places limité

🔹Adhérent MAFTA 2023 : 30₪                  

🔹Non adhérent: 50₪ 

Date: le 17 mai 2023                                          

Heure: de 19h30 à 21h                        

Lieu: 7 Lilienblum Tel Aviv

🌼Renseignements & contact:

La Maison Francophone de Tel Avivi - MAFTA 

Simone O'Hana : +972 585857157 par whatsapp

contact@mafta.fr